Jeff Bodart

Jeff Bodart

Presse 2000/2002

Jeff Bodart n'est plus caché sous sa casquette. L'autre vie de Jeff

Le Soir, avril 2001

L'ami Bodart change de look et de chansons. Pas de cœur...

D'avoir une casquette plus populaire que ses chansons ne lui suffisait plus. Jeff a donc changé de look et de son pour des chansons parlant davantage de lui. L'album sort aujourd'hui...

D'abord, il y a l'image et, là, ceux qui n'avaient retenu de lui que le joyeux chanteur à casquette faisant du vélo sans les mains et des concerts sans tenir en place, vont être surpris. Jeff peut aussi se montrer grave. Ensuite il y a le son: actuel, plus rock, plus recherché. Reste le principal: les chansons et une voix. Et là, on retrouve notre Jeff à nous. On ne vous change pas un homme si facilement, même si, pour lui, ce troisième album solo, et premier pour la firme PiaS!, est une sorte de nouveau départ:
"Insister sur la nouveauté , nous a confié Jeff, c'est une manière de marquer l'excitation, de m'exciter moi-même. La création passe par le changement. J'ai besoin de me créer un climat de danger. Avant, on insistait trop, je pense, sur le côté personnage. On finissait par plus parler de ma casquette que de ma musique. Je ne renie rien, cela fait partie de moi, mais je voulais révéler une autre facette de moi."

Les complices d'écriture sont nombreux pour ce "Ça ne me suffit plus". On y retrouve Miossec, Marc Morgan, Rudy Leonet, Evert Verhees... en plus de ses fidèles Bodson, Gillet et Bernheim. Si Yannic Fonderie et Erwin Autrique ont été les maîtres d'oeuvre sonore, on retrouve aussi Benjamin Biolay (cf. Keren Ann, Henri Salvador...) aux arrangements pour cordes, Ian Thomas, l'ex-Attractions de Costello, à la batterie et le TC Matic Jean-Marie Aerts à la guitare. Tout du beau monde pour un disque qui, à la base, reste du Jeff. Là est le tour de force. Avec des chansons très rythmées et très mélodieuses, sur des textes plus personnels sans doute:
"Ici, j'ai vraiment joui du partenariat, c'est un vrai plaisir de se redécouvrir à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Avant, c'est vrai que je m'en sortais avec de petites paraboles."

Jeff en a profité pour casser aussi cette image de l'optimiste forcené. Il était bon dissiper le malentendu. Le propos, c'est de dire: je suis aussi ça. Jeff s'est donc remis un peu en question, ce qui ne l'empêche pas, à l'occasion, à porter un magnifique chapeau, à la place de sa casquette. Pour ne pas prendre froid tout de même.
"J'ai toujours porté un couvre-chef. C'est élégant, un chapeau. Mais je veillerai à ne pas retomber dans le travers dans lequel je me suis un peu enfermé."

Jeff ose aussi chanter un texte comme La vie vaut le coup d'être vécue / Pour celles qui ont de beaux culs signé Miossec. Même que les radios le passent... Sur le single, on trouve une très belle face B, "Sur le bout de mes doigts", signé Leonet, mais qui ne se retrouve pas sur l'album.
"Je m'étais promis de ne pas dépasser les onze chansons et 40 minutes, et je m'y suis tenu: cette chanson était la douzième. Mais c'est bien aussi d'offrir un beau cadeau sur le single. Il se retrouvera plus tard sur une éventuelle compil."

Jeff fonctionnerait-il par cycle? Deux albums avec les Gangsters d'amour puis deux en solo avant ceci:
"Mes deux premiers albums solo, j'y ai mis la musique que je savais faire sans savoir si, en tant que consommateur de musique, je les aurais achetés. Alors que celui-ci bien. Et celui qui vous dit ça n'a pas ses disques chez lui. Vraiment pas du genre collectionneur: C'est vrai que je n'ai pas mes disques dans ma discothèque. C'est le côté objet qui me dérange. Pourtant je range bien les autres, mais, si j'y mettais les miens, je trouve que ça n'irait pas. De toute façon, si j'avais mon CD chez moi, je ne pourrais pas m'empêcher de le donner au premier venu..."

La scène, Jeff commence à y penser car ça le démange. S'il est prévu des dates de chauffe, en province française notamment, il ne devrait pas se produire en Belgique avant septembre. Par contre, ce sont les trois Francofolies 2002 qui sont déjà prévues: Cette fois, sur scène, j'ai plus envie de me poser sur la musique. En laissant plus venir que d'aller à l'attaque...
Thierry Coljon

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